Nef de fée
NEF DE FEE
Belle fée aux yeux d’été
sous ses ailes déployées
fuit ta nef aux longs reflets
par les plaines ondoyées
Belle fée ne t’enfuis pas
par delà les cieux légers
Belle fée emmène-moi
au pays des eaux noyées
Une angoisse chimérique
qui frissonne dans mon cœur
comme un charme, une musique
sous les doigts d’un enchanteur
crie en moi sa peine vive
son chant de cristal brisé
Et ma prière craintive
vibre d’espoirs insensés.
Inondé par la lumière
de ta présence éblouie
j’ai dressé dans la poussière
ma ferveur dormeuse enfouie
Mon âme s’est élancée
vers toi
vers ta vie resplendissante
-car ton sourire est la joie-
dans une ardeur violente
Vers toi
qui recrées la vie de ta voix
car tu es toute puissance
et j’ai croyance en ta foi
Emmène-moi ailleurs,
Ô ma dame
Emporte-moi loin de moi
enlève-moi avec toi,
ma fée
que je goûte au goût de la joie
Ailleurs,
dans tes palais mirifiques
aux mille portes de corail
remplis de rêves fantastiques
et de dragons à dents d’émail
Ailleurs,
au soleil bleu de tes criques
perlées de coquilles nacrées
où se balancent les colchiques
parmi les étoiles ancrées
Je m’en veux partir avec vous
ô fée
sur votre nef aux longs reflets
voilés
vers le pays d’où vous venez
ailée
d’une auréole de clarté
Mais ceinte du diadème
ainsi elle a disparu
étincelante, en un abîme
de sanglots
sur l’air bourru
Déjà ma peine est retombée
sur moi
et ma prière s’est brisé
d’effroi
sur le bord de ta nef de fée
ô toi
mon espérance aux yeux violets
Belle fée aux yeux d’été
sous ses voiles déployées
elle a fui,
ta nef de bois
me laissant
seul
avec moi.