Les masques
LES MASQUES
Comprenez-vous pas
que chaque visage
renferme la mort,
et que tous ces coeurs
ont soif d’un ailleurs ?
Ne voyez-vous pas
que les yeux chercheurs
en ont tant pleuré
qu’ils se sont fermés ?
Que ces voix égales
ont si fort hurlé
qu’éteintes à jamais ?
Et ces traits figés
tordus tant et tant
que sont dénervés ?
Ne savez-vous pas
que la mort est née
des plus belles vies,
et que la souffrance
fille de l’ardence
fait les hommes las ?
Percevez-vous pas
sous ces faces tristes
le violent combat
qui les tue tout bas ?
Comme je vous sais
sous vos masques vides
envers décousu du vase forgé
ou bruit dans la nuit
cette force avide
cachée dans vos ventres
qui vous entourmente
Masques transparents
où perce le feu
de la flamme en sang
qui bout dans vos yeux
Je vous ai trouvés
mes frères en deuil
frères en l’humain
enfants du destin
Vous veillez dans l’ombre
des douleurs sans nombre
hésitants au seuil
d’un monde étranger
Prenant votre main
je vous guiderai
le long des chemins
de la voie sacrée
Et dans votre cœur
saurai rallumer
le feu de l’amour
Serez démasqués…