La panthère
LA PANTHERE
La folie une fois
s’est emparée de moi
lorsque j’ai vu la bête entière
dans sa cage de fer
entourée, prisonnière
qui sans se décevoir
tournait
et retournait.
Et, ne trouvant jamais
ce qu’elle recherchait,
inlassable, sans fin,
vers un autre côté
portant sa tête fière
sur ses pattes musclées
sans perdre son espoir
tournait
et retournait.
Et le bruit silencieux
de son pas de sultane
éclatait dans mon cœur
quand j’ai vu la savane
fumante de chaleur
qui s’ouvrait à ses yeux.
De la plaine vibrante
montait un rêve fauve
lourd d’ivresses puissantes
et la liberté mauve
brûlait dans son regard
comme un chant du départ.
Frémissante devant
cette vie entr’ouverte
bue par deux flammes vertes,
elle cherchait en avant
de son corps enroulé
sans cesse déroulé.
Et d’épuisants combats
pareils aux échappées
de mon âme altérée
qui voudrait s’envoler
où l’on ne va jamais
nous prenaient tout là-bas.
En faisant de ma tête
une cage de bête
la folie une fois
s’est emparée de moi.